Dans le paysage Bili-Uére-Mbomu, une aire protégée sous la cogestion d’African Wildlife Foundation (AWF) et l’Institut Congolais pour la conservation de la Nature (ICCN) et avec sa vaste étendue de 6000 km2, le nombre de bergers nomades a augmenté de façon spectaculaire au cours de ces dernières années, intensifiant les conflits entre les bergers et les communautés sédentaires sur les besoins concurrents en matière d'utilisation des terres. Les tensions sont encore exacerbées par d'autres activités illégales, telles que le piétinement des cultures et la concurrence croissante pour les ressources naturelles (eau, bois, produits forestiers, protéines). Au sein des groupes des transhumants, certains braconniers sont liés à des bailleurs de fonds qui fournissent des armes et des munitions pour ces économies illégales. Les braconniers ont tendance à vendre la viande localement, mais transportent l'ivoire et les peaux vers les grandes villes de la région.
La sécurisation des systèmes pastoraux et la préservation de la mobilité des hommes et des troupeaux sont des questions cruciales pour le pastoralisme dans cette région. Le secteur a besoin de meilleures politiques publiques en matière de développement pastoral et d'infrastructures plus efficaces (marchés, abattoirs). Leur mise en place nécessite des consultations multi-acteurs aux niveaux local et régional (construction d'accords sociaux, délimitation d'itinéraires) et la participation des éleveurs à la formulation des politiques nationales et sous-régionales pour assurer le respect de leurs droits (soutien aux réseaux d'éleveurs et définition des politiques pastorales).
Le pastoralisme non géré a souvent des effets négatifs sur la biodiversité, sous la forme de surpâturage, d'abattage d'arbres et de feu de brousse incontrôlé de vastes étendues. Ces pratiques conduisent souvent à des conflits entre agriculteurs et pasteurs sur l'utilisation concurrente des terres. De nombreux groupes d'éleveurs sont également impliqués dans la chasse à la viande de brousse pour soutenir leur régime alimentaire et générer des revenus par la vente sur les marchés régionaux. Les éleveurs en transhumance du Soudan et du Tchad sont bien connus pour transporter de grandes quantités de viande de brousse braconnée en RCA et en RDC vers leur pays d'origine, où cette viande est une denrée rare et précieuse. Le marché a été choisi comme point d'intervention clé pour les activités de pastoralisme. Le marché est un lieu de rencontre naturel pour les éleveurs et les agriculteurs, où des dialogues peuvent être organisés, car les marchés sont généralement relativement paisibles et c'est un endroit naturel pour les éleveurs mobiles de rester au même endroit pendant plusieurs semaines, ce qui en fait un lieu avantageux pour les interventions.
Notre théorie du changement repose sur la conviction que des marchés bien organisés constituent un point d'entrée pour l'engagement (autour des soins vétérinaires, des services de santé et des discussions sur la conservation et l'utilisation des terres) à la fois avec les éleveurs et les agriculteurs résidents. À partir de ce point d'engagement, nous pouvons commencer à influencer les mouvements dans le corridor et d'autres comportements tels que la chasse à la viande de brousse, l'atténuation des conflits et la médiation. En fin de compte, un environnement plus stable et moins conflictuel, avec des règles d'utilisation des terres convenues et appliquées, se promulgue au fil du temps, de sorte que le pâturage du bétail est contrôlé et moins destructeur et que des alternatives à la viande de brousse peuvent être introduites.
C’est dans ce cadre qu’AWF cherche à recruter un agent de transhumance pour faciliter dans la mesure du possible la création du climat apaisé entre les communautés locales et les transhumants.
Sommaire du poste :
Le poste est chargé de fournir des conseils pratiques pour améliorer les opportunités de développement et de bien-être des communautés locales et pastorales. Il va dans ses attributions aider le programme à mieux comprendre les besoins et les contraintes de la transhumance et cartographier les fonctions de soutien existantes dans le paysage.
L’agent de transhumance travaillera en étroite collaboration avec l’administration publique provinciale et locale (les Entités territoriales décentralisées\EDT), les organisations de la société civile, les structures de gouvernance locale, les communautés locales et les communautés transhumantes (Mbororo) en vue de mettre toutes les parties prenantes d’accord pour des solutions durables aux problématiques de la transhumance dans le paysage Bili-Uele-Mbomu.
Sous la supervision du responsable du développement communautaire AWF-Bili, l’agent de transhumance assurera la supervision technique des activités relatives à la transhumance dans le paysage Bili-Uele-Mbomu, et proposer des pistes de solutions idoines pour instaurer la cohésion sociale entre les parties prenantes.
Noter que le poste sera basé à Bili, avec des déplacements fréquents et prolongés et des rapports à soumettre à l’officier senior développement communautaire.
Responsabilités et livraisons:
Qualifications